Réalisateur, animateur de stop motion et créateur de marionnettes, Youtuber, Eduard Puertas est un homme à multiples casquettes.
Nous avions déjà fait plusieurs articles sur son travail sur le blog.
Naviguant entre les projets de films pour Citoplasmas Studios, son studio de stop-motion, ses projets autour des Puppet et armatures, tels que son projet de production d’armatures et autres outils de stop motion Kinetic Armatures, et sa chaîne Youtube edu puertas, il s’agit d’un professionnel confirmé et plein de ressources !
Il a aujourd’hui accepté de nous accorder une interview pour parler de sa carrière et de son rapport au stop-motion.
1- Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir ce domaine ?
J’ai décidé de travailler dans le domaine du stop motion parce que cette technique englobe tout ce que j’aime.
La réalisation de films d’animation requiert de l’imagination, du travail manuel, la résolution de problèmes et un travail d’équipe.
Chaque jour est un nouveau défi et c’est ce qui rend le travail si intéressant pour moi, car on ne cesse jamais d’apprendre.
Il peut s’agir de planifier la réalisation d’un tournage ou de fabriquer une marionnette avec les mains, ce qui vous permet de travailler dans de nombreux domaines et d’apprendre de tant de personnes talentueuses.
2- Avez-vous appris la stop-motion par vous-même ou dans un programme éducatif ?
J’ai obtenu un diplôme en Product Design, puis j’ai fait un Master en stop motion et en CGI.
Suivre un cursus est utile parce que vous pouvez voir beaucoup de choses en peu de temps, quelqu’un vous guide et vous rencontrez d’autres personnes qui partagent les mêmes intérêts, et c’est génial.
Mais à mon avis, la vraie façon d’apprendre est de faire des films. Je dirais que cette technique nécessite beaucoup de pratique pour devenir bon.
Que ce soit dans le domaine de l’animation ou de la fabrication de marionnettes, il faut travailler beaucoup pour acquérir les compétences et les connaissances nécessaires.
3- Quelles sont vos sources d'inspiration ?
Regarder les autres travailler est toujours une source d’inspiration, ça donne envie de faire des choses à son tour pour inspirer les autres et améliorer un peu leur quotidien.
Ainsi, lorsque vous voyez un excellent travail, vous ressentez le besoin de commencer à faire des choses.
À l’époque, le festival du film d’Annecy était un excellent point de rencontre et nous rentrions toujours chez nous gonflés à bloc pour faire des choses. Aujourd’hui, d’autres créateurs qui partagent leur travail sur les réseaux sociaux m’enthousiasment.
Nous voyons beaucoup de choses chaque jour, mais seules quelques unes nous touchent vraiment.
4- Quels seraient les 3 meilleurs conseils que vous donneriez aux débutants ?
-Faites ce que vous aimez et n’abandonnez pas. Ce ne sera pas facile. Il m’a fallu 6 ans pour arriver à un point où je pouvais vivre uniquement du travail lié au stop motion, mais vous apprécierez chaque jour.
-Essayez de rendre chaque projet aussi bon que possible, car chaque projet peut vous ouvrir une nouvelle porte.
-Et partagez tout le travail dont vous êtes fier avec la communauté. Si vous ne dites pas « Hey ! je suis là ! », personne ne vous appellera pour un travail.
5- Dans lequel de vos projets considérez-vous avoir le plus appris ? Et pourquoi ?
Tout au long de ma carrière, j’ai l’impression de m’être mis au défi, à chaque nouveau film ou projet, de faire un peu mieux ou d’aller un peu plus loin, petit à petit.
Mais il y a deux choses qui m’ont complètement fait changer de perspective.
La première a été d’acheter une fraiseuse CNC, d’apprendre à la faire fonctionner par moi-même et de découvrir ce que je pouvais en faire.
C’était un risque énorme, car c’était le plus gros investissement que j’aie jamais fait, mais il s’est avéré génial.
J’ai eu l’idée que c’était le moyen d’aller plus loin, et il n’y a qu’une poignée de fabricants de marionnettes qui disposent de cette technologie dans leur atelier.
Cela m’a donc permis de faire des choses qu’un très petit nombre de personnes font.
La deuxième fois, j’ai travaillé pendant un certain temps sur des films Netflix réalisés par Mackinon et Saunders au Royaume-Uni.
C’était la première fois que je travaillais sur un long métrage avec autant de personnes expérimentées, et vous ne pouvez pas imaginer le nombre de choses que vous recevez lorsque vous avez l’opportunité de participer à l’un des meilleurs ateliers de fabrication de marionnettes au monde.
Rien qu’en regardant les marionnettes sur les murs, les échantillons d’anciens projets sur les tables, en discutant avec des personnes qui ont travaillé sur les meilleurs films d’animation qui ont été réalisés… on voit vraiment tout ce qu’on a à apprendre et à développer, et cela nous inspire beaucoup. D’autre part, le niveau de précision et ce que vous devez fournir au travail dans un endroit comme celui-ci est vraiment élevé et vous vous améliorez donc très vite.
6- Parmi toutes vos activités, quelle est celle que vous préférez ? Et pourquoi ?
La possibilité de les faire toutes est quelque chose que j’aime, on ne s’ennuie jamais car on change de travail ou de rôle tous les jours.
Mais je pourrais me passer de faire autant des choses que je fais parce que j’en ai besoin.
Ce qui correspond le mieux à mes compétences et à mes passions, c’est de concevoir et de fabriquer des armatures pour des marionnettes et d’avoir le temps d’animer mes propres objets.
Je dois trouver plus d’espaces pour l’animation, mais il arrive que pour faire les choses que vous aimez, vous devez en faire beaucoup d’autres.
Réaliser et produire des films est le seul moyen que nous avons trouvé pour avoir la chance d’animer des marionnettes.
D’un autre côté, partager des trucs sur YouTube est pour moi l’excuse parfaite pour réaliser les projets que je veux, c’est mon petit espace de joie et d’expérimentation et j’aime tellement le partager.
Merci beaucoup pour avoir pris de votre temps pour cette interview !
Allez voir la chaîne YouTube de Eduard Puertas !